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« C’est devenu un festival no limit » : la réinvention des enterrements de vie de jeune fille

May 6, 2025
Longtemps marginal en France, l’EVJF s’est imposé en deux décennies comme un passage obligé avant les noces, porté par la marchandisation de l’univers du mariage. Si une partie de la jeune génération tente de s’émanciper d’un scénario caricatural, ce rite reste empreint de stéréotypes de genre.

TWINKEL ACHTERBERG Du premier EVJF – pour « enterrement de vie de jeune fille » – auquel elle a participé,Louise (les personnes citées par leur seul prénom ont souhaité l’anonymat),26 ans,chargée de production dans une radio publique,garde le souvenir d’un « événement bourré de clichés » : « On devait porter des masques et du rose,cocher les cases de ce qui est attendu d’une femme. » Parmi les moments les plus lunaires,l’envoi d’un strip-teaseur par le beau-frère de la future mariée,malgré les réticences exprimées par cette dernière.

« Avec le recul,ça a été assez violent ! Le mec est arrivé à moitié à poil sans prévenir,sous couvert qu’on est des filles qui vont renverser les normes le temps d’un week-end. Ça ressemblait à quelque chose entre le comique et l’horreur »,raconte la vingtenaire.

Combien de jeunes femmes,comme elle,participent à ce protocole devenu incontournable,tout en questionnant les valeurs qu’il véhicule ?

Rituel d’origine anglo-saxonne importé en France au tournant des années 2000,l’EVJF n’a jamais été autant célébré. Seulement 12 % des femmes françaises organisaient un tel rite il y a vingt-cinq ans,elles sont aujourd’hui 72 % des moins de 30 ans,selon une publication de l’Institut national d’études démographiques (INED) publiée en 2019.

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