Contactez-nous

Au procès Le Scouarnec, les années à Jonzac ou un voyage au cœur des ténèbres

May 21, 2025
Avant d’être confondu, le chirurgien, poursuivi pour près de 300 viols et agressions sexuelles, essentiellement commis sur de jeunes patients, se terrait dans sa maison délabrée, où il laissait libre cours à toutes ses perversions.

Joël Le Scouarnec,à la cour criminelle du Morbihan,à Vannes,le 13 mai 2025. SERGIO AQUINDO POUR « LE MONDE » [Avertissement de lecture : cet article comprend des descriptions susceptibles de choquer]

Pour comparaître à son procès,Joël Le Scouarnec avait récupéré le sac où étaient empaquetées les restes de sa vie d’avant,du temps où il était chirurgien : quelques chemises,des pulls,un manteau,tout ce qu’il avait de plus présentable,pensait-il. C’était la première fois qu’il ouvrait de nouveau ce sac depuis son incarcération,en mai 2017. L’odeur lui avait sauté au visage,innommable,si puissante qu’elle en paraissait vivante. A l’époque,elle faisait tellement partie de lui qu’elle suffisait à signaler sa présence pour ses collègues de l’hôpital de Jonzac,en Charente-Maritime. Lui s’en délectait.

En presque trois mois de procès,durant lequel Joël Le Souarnec,74 ans,comparaît à Vannes pour viols et agressions sexuelles contre 299 patients essentiellement mineurs,la cour criminelle du Morbihan a fini par s’aventurer pas à pas sur cette période à Jonzac,les dix dernières années du chirurgien en liberté. « Votre descente aux enfers »,a lancé à l’audience son avocat,Maxime Tessier,avant d’ajouter aussitôt,tourné vers le box : « Même si je sais que vous n’aimez pas m’entendre dire ça. »

Il vous reste 88.81% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.