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Anne-Sophie Moreau, philosophe : « La fascination pour le moisi marque la fin de la société d’abondance »

Feb 17, 2025
Alors que la vie microbienne a toujours suscité un puissant rejet, au nom d’une société capitaliste aseptisée, la crise écologique et la peur collective du déclin pourraient nous réconcilier avec les processus de dégénérescence et de fermentation, explique la philosophe.

La philosophe Anne-Sophie Moreau,à Paris,en 2024. EMMANUELLE MARCHADOUR Dans son ouvrage Fermentations. Kéfir,compost et bactéries : pourquoi le moisi nous fascine,la philosophe et journaliste Anne-Sophie Moreau livre une enquête sur la passion contemporaine pour les bactéries,les levures et autres fermentations,ce procédé ancestral de conservation des aliments,qui génère de nouvelles propriétés nutritionnelles.

Au-delà de la lubie bobo pour le kombucha,elle explore comment des domaines tels que l’alimentation,la cosmétique,la médecine ou le design valorisent aujourd’hui les vertus du « pourri ». De la volonté d’entrer en symbiose avec le vivant et de remodeler notre rapport à la nature jusqu’aux implications politiques de cette « éthique du fermenté »,elle tente de répondre à cette vaste question,peu étudiée jusqu’alors : pourquoi le moisi,qui a toujours fait l’objet d’un puissant rejet,nous fascine désormais ?

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