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Minérales

Transport : un sous-traitant d’Action recourt à des pratiques illégales

Feb 17, 2025
Dans le Rhône, des routiers roumains et serbes, embauchés à bas coût par une filiale slovaque d’un groupe italien, assurent, depuis décembre 2024, le transport entre une plateforme logistique et les magasins du discounter, dans des conditions qui dérogent au droit européen. Les organisations patronales et syndicales s’inquiètent d’une situation emblématique du dumping social dans le secteur.

Des camions de l’entreprise italienne Torello,stationnés devant la plateforme logistique d’Action,à Belleville-en-Beaujolais (Rhône),le 8 février 2025. « LE MONDE » Depuis la fin de décembre 2024,tous les soirs et week-ends,une trentaine de camions stationnent devant la plateforme logistique d’Action,à Belleville-en-Beaujolais (Rhône). En journée,des chauffeurs roumains et serbes livrent les magasins du hard-discounter dans une douzaine de départements environnants,et patientent les week-ends,dormant dans leur camion depuis des semaines,alors que la réglementation exige qu’ils passent quarante-cinq heures hors de leur véhicule tous les quinze jours. « Du jour au lendemain,on a vu ces camions débarquer,témoigne un syndicaliste d’une entreprise qui a travaillé ici par le passé. Le samedi,quand on va là-bas,les chauffeurs sont à l’abandon,ils n’ont pas d’endroit où dormir,font leurs besoins et leur lessive sur le bord de la route. »

En fin d’année 2024,le groupe italien Torello a repris une partie de la traction des semi-remorques françaises Action,remplaçant plusieurs entreprises françaises,sous-traitantes de l’entreprise suisse Kuehne + Nagel. Trente salariés français ont ainsi été écartés. Les lignes acquises par l’italien ont été confiées à des conducteurs roumains et serbes,par le biais de sa filiale slovaque,un montage fréquent dans le transport transnational. Les chauffeurs étrangers disent recevoir une rémunération de 2 700 euros par mois (2 000,une fois leurs frais de vie retirés),d’autant qu’ils déclarent avoir dû payer à leur employeur quelques milliers d’euros pour leur visa,leur formation et leur permis de conduire. A l’heure,leur salaire avoisine 10 euros.

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